Les secteurs

Commerce de détail d’équipements automobiles

Commerce-de-detail-d-equipements-automobiles

Sources : INSEE SIRENE 2011, ACOSS 2012, IRPAUTO 2012

Code NAF concerné :

  • 4532Z (Commerce de détail d’équipements automobiles)

Ce code NAF englobe également les démolisseurs-recycleurs, qui font partie d’un autre secteur d’activité de la Branche. Afin de bien distinguer les différents secteurs d’activité, l’ANFA, dans le cadre du Rapport des Données Sociales de la Branche, identifie les démolisseurs-recycleurs compris dans ce code NAF et les isolent afin de les catégoriser dans le secteur de la démolition-recyclage.
Le secteur ici présenté concerne donc uniquement ici le commerce de détail d’équipements automobiles.

Cartographie des entreprises et des salariés

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11 75 27 53 24 94 44 32 28 76 84 93 53

Source : INSEE SIRENE 2011, ACOSS 2012, IRPAUTO 2012

Organisation du secteur, ses acteurs

Ce secteur rassemble une hétérogénéité de profils professionnels : de la TPE indépendante ou franchisée, qui représente 88 % des entreprises à la très grande entreprise couvrant un large territoire national.

Parmi les TPE, plusieurs profils peuvent se rencontrer :

  • Des entreprises indépendantes qui peuvent être des magasins de pièces pour l’automobile, pour le poids lourd ou pour la moto, mais aussi des démolisseurs-recycleurs (non considérés ici) ou des pneumaticiens spécialisés dans le VP ou le VI…
  • Des franchises de marques qui sont le plus souvent des centres auto disposant d’une enseigne (Feu vert, Maxauto, Roady, speedy…). Ces points de vente sont des entreprises juridiquement indépendantes qui exercent leur activité dans le cadre d’un dispositif contractuel spécifique avec l’enseigne mais la gestion économique et sociale (y compris RH  et formation) se fait au niveau de l’entreprise.

À l’autre extrémité de l’échelle, il existe au sein de ce secteur de très grandes entreprises.

Les sept plus grosses en termes de chiffre d’affaires emploient la moitié des salariés du secteur et réalisent un chiffre d’affaires de près de 2 milliards d’euros. Parmi les sept plus grosses entreprises, l’observatoire a identifié :

  • Deux centres auto : Norauto et Feu vert
  • Un centre de réparation rapide : Speedy
  • Un spécialiste du vitrage : Carglass
  • Et trois « pneumaticiens » : deux entreprises familiales spécialisées dans le pneumatique (Massa et Métifiot) et une entreprise spécialisée dans le rechapage du pneu ayant développé une enseigne de réparation rapide (Fap Récam)
Les principales enseignes
  Nombre total d’établissements Dont franchises Emploi total
Centres auto
Norauto 223 0 % 4 500
Feu Vert  307 57 % 4 000
Maxauto 73 100 % 600
Roady 127 100 % 1 200
L’auto 89 0 % 1 300
Autobacs 12 42 % 480
Centres de réparation rapide
Speedy 484 27 % 2 600
Midas 368 78 % 2 100

Source : ANFA - Observatoire

Les quatre profils d’entreprises les plus fréquents sont :

Les centres auto

Créés à l’origine autour d’un magasin de pièces, les centres auto ont peu à peu déployé la gamme des produits vendus (en particulier : pneumatiques, audio/vidéo, tuning, équipements de loisirs…) et en proposant une gamme à leur marque. Parallèlement les magasins ont développé une partie « atelier » pour proposer le montage et l’installation des pièces vendues. La diversification de l’offre de service continue de s’étendre : si les activités principales touchent d’abord l’entretien (vidange, pneumatique, échappement, freinage…) ces ateliers proposent aussi des prestations de mécanique (courroie, embrayage) ou électronique (climatisation, diagnostic…).

Les centres de réparation rapide

À l’origine monoactivité, ces enseignes ont peu à peu diversifié leur offre de service face à la baisse de l’activité « échappement » puis « amortisseurs » et plus généralement face à l’accroissement de la fiabilité des équipements en première monte. La stratégie de diversification s’est accélérée sous l’effet de la pression concurrentielle des réseaux constructeurs avec le développement des concepts de réparation rapide (Renault Minute par exemple) ou multimarques (comme Motrio ou Eurorepar…). La diversification continue aujourd’hui sur des prestations de mécanique et d’électronique.

Les pneumaticiens

Le marché du pneumatique diffère de celui des autres équipements automobiles en raison du poids du marché de la rechange : plus couramment appelé marché de remplacement, celui-ci est de loin le plus important pour le pneumatique. En unités, près de 2/3 des pneumatiques pour véhicules de tourisme vendus correspondent à des produits de remplacement (source : SNCP). Cette proportion est supérieure en VU et en VI (80 %) alors que pour les autres équipements automobiles, l’activité est réalisée à plus de 90 % en première monte. En conséquence, les fabricants de pneumatiques  sont fortement présents sur le marché de la rechange au travers de filiales et d’enseignes spécialisées. La baisse de l'activité pneumatique (baisse de la vitesse) et le développement de la concurrence (développement des réseaux, vente par internet) ont conduit les pneumaticiens vers de nouvelles prestations d’entretien automobile. La plupart des pneumaticiens aujourd’hui proposent des services d’entretien et de réparation automobile, voire de poids lourds.

Les spécialistes du vitrage

Le marché du vitrage était, traditionnellement, une activité des carrossiers mais dans les années 90 de nouveaux réseaux de spécialistes du vitrage ont été créés. Carglass, le leader sur ce marché, a développé un nouveau concept commercial basé sur le service à domicile (ou proximité du lieu de travail) s’appuyant sur une campagne de communication offensive. Cette enseigne couvre désormais une part significative du marché du vitrage (30 %). Si les services carrosserie des concessions ont pu résister à cette concurrence (ils détiennent encore 40 % du marché), les carrossiers indépendants, quant à eux, n’ont pas pu y résister et ont perdu une part importante de ce marché.

Ces organisations correspondent à un modèle économique emprunté à la grande distribution : l'entreprise principale est centrale d'achat, centrale de référencement et fournisseur pour l'ensemble de ses établissements. Par cette centralisation des achats, l’entreprise pratique une politique de « bas coûts » : en négociant des volumes d’affaires importants avec les fournisseurs, l’entreprise propose aux consommateurs des prix attractifs, en particulier par rapport aux commerçants et artisans traditionnels. Le modèle économique de la grande distribution emprunté par les centres auto s’appuie sur trois piliers : la marge avant (à la revente du produit), la marge arrière (budget reversé par les fournisseurs en fonction du volume d’achat) et la gestion des flux financiers (le client paie immédiatement alors que le fournisseur est payé avec un délai de paiement, ce qui permet une gestion financière des flux).

Données générales sur le marché et l’économie du secteur

La dynamique du secteur est portée par la demande des ménages et la structure du parc

Les dépenses des ménages en matière d’utilisation automobile ont été croissantes depuis 1990. Les dépenses des ménages en pièces détachées et accessoires automobiles ont doublé en 20 ans. Cette progression est consécutive au vieillissement du parc et aux arbitrages qu’opèrent les automobilistes face à la montée des prix des véhicules à l’achat. Les automobilistes conservent leur voiture plus longtemps, la renouvelle moins souvent et sont contraints à des dépenses d’entretien croissantes.

De plus, l’activité du secteur est soutenue par une forte demande des ménages sur les équipements automobiles, en particulier les accessoires (coffre de toit, porte vélo…), les équipements électroniques de loisirs (audio, vidéo, multimédia) et de navigation (GPS) et les équipements « tuning ».

Facteurs de développement du SAV Facteurs de limitation du SAV
Augmentation du parc automobile (+7,2 % entre 2000 et 2010) Diésélisation du parc (34 % en 2000 pour 61 % en 2012)
Vieillissement du parc (de 7,6 à 8,7 ans entre 2002 et 2012) Accroissement de la fiabilité des pièces de 1ère monte et espacement des périodes d’entretien.
Augmentation de l’usure (106000 km au compteur en 2001 pour 121500 en 2012) Baisse de l’usage (14 500 kms annuels en moyenne en 2005, 13 100 en 2012)
Sources : SOES / GiPA
En conséquence, l’après-vente diminue en volume : le nombre d’entrées atelier est passé de 55 millions à 38 millions entre 2004 et 2009, soit une chute de -18% (source : GiPA). Depuis 2009, ce chiffre est stable. Cette baisse du marché a eu conséquence d’accroître la concurrence, elle a contraint les réseaux à se concentrer et à diversifier leurs prestations de services.

Les centres auto, les centres de réparation rapide et les pneumaticiens détiennent 29 % du marché de l’après-vente (source : GiPA).

Une part de marché qui augmente avec l’âge des véhicules. Les véhicules de moins de 2 ans sont entretenus à 71 % par les entreprises des réseaux constructeurs (concessions et agences). Un taux qui a nettement réduit (83 % en 2006) depuis la mise en application du règlement 461/2010. Les centres auto, appuyés par la nouvelle règlementation européenne, commencent à concurrencer les entreprises des réseaux constructeurs pour se positionner sur le marché des véhicules récents en faisant valoir auprès des automobilistes leur droit et leur compétence à procéder aux révisions des véhicules y compris pendant la période de garantie. Après la période de garantie et surtout partir de 5 ans, le propriétaire se détourne des entreprises des réseaux constructeurs pour se réorienter vers les MRA et les centres auto. C’est donc sur cette tranche d’âge et au-delà que la concurrence est exacerbée.

Ils sont leaders sur le marché du pneumatique (57 %) et seconds celui de la vidange (33 %) (source : GiPA), qui concernent un gros volume d'entrées ateliers (près de 50%) mais sont encore peu positionnés sur le marché de la révision préconisée par le constructeur (13 %) alors qu'il s'agit d'une part importante d’entrées dans les ateliers (19 %). Parmi les différents acteurs, sur la dernière période, les Centres-Auto et les pneumaticiens ont vu leurs parts de marché progresser, contrairement aux centres de réparations rapides.

Une progression continue du nombre d'entreprises

Source : INSEE SIRENE, jusqu'à 2007 démolisseurs-recycleurs inclus, à partir de 2008, démolisseurs-recycleurs exclus

Le nombre d'entreprises dans le secteur ne cesse de grimper. Entre 2008 et 2010, ce chiffre a progressé de 14%.

L'emploi et ses caractéristiques

Après une phase de consolidation, progression de l'emploi depuis 2 ans.

Entre 1980 et 2000, les réseaux existants se développent et de nouvelles enseignes apparaissent. Le secteur se déploie en ouvrant de nouveaux établissements et en recrutant massivement. Sur cette période le secteur crée près de 800 emplois supplémentaires par an et passe ainsi de 7700 salariés en 1980 à 24 800 en 2000.

2001 constitue une année de rupture puisqu’elle montre l’arrêt de la croissance du secteur. Pour la première fois, en 2001, la courbe est à la baisse : l’emploi salarié chute de 8% sur une seule année. Jusqu’en 2009, la courbe de l’emploi oscille entre 21000 et 24 000 emplois.

Plusieurs facteurs peuvent apporter un éclairage sur cette évolution contrastée. Après une période d’ « euphorie » économique qui a duré près de 20 ans, le secteur commence à entrer dans une phase de saturation du marché rencontrant des difficultés à se déployer davantage (difficulté d’ouvrir de nouveaux magasins, de développer de nouveaux marchés…). Parallèlement, la plupart des réseaux déploient une stratégie de réorganisation de l’offre par rachats successifs des marques concurrentes. Ces stratégies de concentration et de consolidation conduisent certaines enseignes à disparaître (la plupart du temps en étant rachetées par un groupe plus important) ou à se regrouper. Pendant cette période, les entreprises ont cherché à développer de nouvelles activités et à étendre leurs offres de services afin de conserver des parts de marché.

Il résulte de cette période, une certaine difficulté dans la définition des activités et la gestion des effectifs salariés. Dans un tel contexte, et compte tenu de la proximité de ce secteur avec les grossistes et les réparateurs automobiles, la comptabilité des effectifs par code NAF s’est complexifiée, certaines enseignes ayant changé de code NAF pendant cette période.

Depuis 2007, le secteur est entré dans une phase de consolidation, avec un effectif qui s'est d'abord stabilisé « autour » de 25 000 salariés. Depuis 2 ans, le secteur voit ses effectifs salariés repartir à la hausse avec une progression de 6,7 %. En période de crise, la politique de prix attractifs appliquée par ces enseignes contribue à maintenir voir à faire progresser leur activité.

Source : ACOSS (démolisseurs-recycleurs inclus), Pôle Emploi (avant 2007 démolisseurs-recycleurs inclus, à partir de 2007, démolisseurs-recycleurs exclus)

Les caractéristiques de l’emploi au sein du commerce de détail d’équipements automobiles :

  • Un poids important des ouvriers : 49,9 %, mais une sur-représentation des ouvriers non qualifiés (8,4 % contre 5,9 % dans le CRA), et un faible recours à l’apprentissage (2,3 % contre 6,15 % dans le CRA). Les employés sont eux aussi plus nombreux que dans l'ensemble du CRA (26,1 % contre 21,9 %).
  • Près d’un salarié sur deux a entre 25 et 40 ans (44,7 % contre 37,8 % dans le CRA), le poids des plus de 50 ans est faible (14,6 % contre 20,3 % dans le CRA). L'âge moyen est donc relativement jeune : 35,3 ans.
  • Un secteur peu féminisé (18,1 % contre 20,9 % dans le CRA).
  • 55 % des salariés du secteur travaillent dans les 7 plus grandes entreprises (dont 18 % Norauto, 10 % Carglass, 9 % Feuvert, 7 % Speedy, 4 % Metifiot, 4 % Recam Sonofadex et 3 % Massa).

Source : Pôle Emploi 2010, INSEE DADS 2010, IRPAUTO 2011

Les facteurs d’évolution

La réduction du marché de l’après-vente automobile conduit les entreprises à élargir la gamme de leur prestation. Dans un contexte structurel d’augmentation de la fiabilité des équipements et d’espacement des périodes d’entretien, le marché de l’entretien et de la maintenance automobile tend à se restreindre. Afin de garantir des parts de marché suffisantes pour maintenir leur activité, les réseaux des centres auto et de réparation rapide ont fait évoluer leur modèle économique en élargissant la gamme de leur prestation. Au cours des années 80 et 90, les centres ont entamé une première étape de diversification de leurs activités en proposant une gamme de services touchant à l’ensemble des opérations dites d’ « entretien courant » telles que vidange, freinage, échappement, amortisseurs, batterie…

Plus récemment, la diversification des activités portait sur la révision pendant la période de garantie, le diagnostic électronique et la mécanique (courroie de distribution et embrayage). Jusqu’à une date récente, ces champs d’intervention relevaient strictement des concessions et des MRA. Par cette diversification, les centres auto et les centres de réparation rapide entendent ouvrir plus largement les marchés et accentuer la concurrence avec les concessions et les MRA en s’appuyant sur la nouvelle réglementation européenne. Le règlement 461/2010, adopté par la Commission européenne le 27 mai 2010, définit en effet de nouvelles règles de concurrences entre constructeurs, distributeurs, réparateurs et distributeurs de pièces qui visent à favoriser l’accès des professionnels indépendants à l’information technique et faciliter les interventions pendant la période de garantie. Ainsi, les informations techniques doivent être diffusées à l’ensemble des opérateurs (y compris éditeurs et fabricants d’outils de diagnostic) ainsi que les codes d’accès (code VIN du véhicule et le code d’identification des pièces d’origine). De plus, les constructeurs ne pourront plus exiger que les interventions soient réalisées dans leurs réseaux pour rendre la garantie effective.

L'évolution des modes de consommations et les nouvelles attentes des consommateurs orientent les modèles économiques de ces entreprises : ces sociétés, organisées à partir d’un modèle économique et social emprunté à la grande distribution tentent actuellement de faire évoluer leur « business model » : d’un modèle « politique de prix bas » vers un modèle « politique de services » en diversifiant leurs activités.

Métiers et formation

17 métiers du commerce de détail d’équipements automobiles ont été reconnus pour leur savoir-faire spécifiques au sein du RNQSA (Répertoire National des Qualifications des Services de l’Automobile). Ils se répartissent dans deux types d’activités : le service rapide et la vente de pièces de rechange et d’accessoires.

Service rapide

Ouvriers, employés
  • Opérateur service rapide
  • Opérateur spécialiste service rapide

Vente de pièces de rechange et d’accessoires

Ouvriers, employés
  • Magasinier
  • Magasinier-vendeur P.R.A.
  • Conseiller de vente P.R.A.
  • Vendeur boutique P.R.A.
  • Magasinier-vendeur confirmé P.R.A.
  • Conseiller de vente confirmé P.R.A.
  • Vendeur boutique confirmé P.R.A.
  • Vendeur itinérant P.R.A.
Agents de maîtrise
  • Chef d’équipe ventes P.R.A.
  • Chef de secteur vente itinérante P.R.A.
  • Gestionnaire P.R.A.
Cadres
  • Cadre technique P.R.A.
  • Adjoint au chef des ventes P.R.A.
  • Responsable de magasin
  • Chef des ventes P.R.A.

La GRH

Les grandes enseignes sont organisées à partir d’un modèle économique emprunté à la grande distribution auquel est adossé un modèle social

Rationalisation des process de travail sur un mode taylorien, bas niveau de qualification de la main d’œuvre, promotion interne et faible rémunération… La GRH des grandes enseignes s’inspire des modèles existant soit chez Auchan pour Norauto soit chez Carrefour pour Feu Vert. Par exemple, dans l’entreprise Norauto, comme chez Auchan,la GRH s’appuie sur une culture familiale où l’implication des salariés repose sur l’actionnariat(tous les salariés sont actionnaires de l’entreprise)et la promotion interne(rémunération faible mais possibilité de s’élever socialement en « faisant carrière »).

Une dynamique de recrutement élevée mais sur des profils peu qualifiés

Comparativement à l’ensemble du commerce et de la réparation automobile (CRA), les recrutements du secteur sont élevés : près de 37 % des entreprises avaient procédé à un recrutement en 2009 (contre 31 % dans le CRA). Si la majorité des recrutements découlait d’un renouvellement de poste (61 %), les embauches pour une création de poste apparaissent assez élevées (39 % contre 40 % dans le CRA). De plus les projets de recrutement y sont plus élevés (15 % prévoyaient d’augmenter leurs effectifs contre 13 % dans la Branche).

  • Les recrutements portent plus sur des postes peu qualifiés (29 % sont des ONQ contre 11 % dans la Branche).
  • Un taux de CDI à l'embauche (76%) légèrement inférieur à la Branche (78 %), mais nettement inférieur au CRA (86 %).
  • Le recours à l’intérim y est 3 fois plus élevé que dans le CRA.
  • Plus d'une personne recrutée sur 2 a moins de 30 ans (51 % contre 47 % dans la Branche).
  • La part des femmes y est 2 fois plus faible (8 % contre 19 %).
  • Deux fois plus de personnes recrutées sans diplôme, mais la part des diplômés et leur niveau de diplôme augmente en fonction de l’âge des recrutés : 22 % des 16-25 ans ont un bac pro contre 11 % des + de 40 ans.
  • Un recruteur sur deux ne connaissait pas l’échelon de la personne recrutée ; lorsque l’échelon est connu, il est plus souvent « autour » des premiers échelons de la convention collective.
  • Les salaires à l’embauche apparaissent plus faibles : 67 % des recrutés perçoivent un salaire annuel brut < à 20 000 € contre 61 % dans le CRA.

Les métiers recrutés par les entreprises du commerce de détail d'équipements automobiles :

Intitulé du métier Pourcentage
Mécanicien technicien auto 31 %
Monteur pneumatiques 15 %
Vendeurs 15 %
Magasiniers 12 %
Démonteur automobile 10 %
Secrétariat, hôtesse de caisse 8 %
Responsable de service 4 %
Carrossier, peintre 2 %
Chauffeur, livreur 2 %
Mécanicien motoculture 1 %

Source : Enquête recrutement 2009-2012 – TMO Régions – Exploitation Observatoire

Le descriptif des métiers recrutés par les entreprises du commerce de détail d’équipements automobiles illustre la place accordée aux emplois techniques et mécaniques par ces entreprises et en particulier aux emplois de monteurs de pneumatiques qui représentent 15 % des recrutements. Cette caractéristique, qui ne se retrouve pas dans les entreprises du CRA, montre la part croissante de l’activité pneumatique pour les entreprises du commerce de détail d’équipements automobiles.

Les centres auto, comme les centres de réparation rapide sont confrontés au problème des bas niveaux de qualification d’une partie de leurs salariés. Or dans un contexte d’évolution du modèle économique vers une extension de la prestation de service, les compétences attendues sont croissantes.

  • Les axes de développement de la formation portent sur les deux aspects de la mécanique dite « générale », jusqu’alors marché des MRA et du diagnostic électronique /révision pendant période de garantie (marché des concessionnaires). Ces deux axes confirment le positionnement stratégique de ces entreprises sur ces marchés et interpellent leur aptitude à pouvoir s’y positionner : en terme de compétence mais aussi en terme d’image auprès de la clientèle.

Les modèles économiques comme les modèles sociaux sont caractérisés par des volumes d’affaires importants, une politique de prix bas, une gestion de flux financiers d’un coté, et des bas niveaux de qualification, une faible rémunération et la promotion interne de l’autre. Or, la politique de prix bas qui s’est développée sur un management de salariés de bas niveaux de qualification, se trouve confrontée au développement d’un modèle économique « politique de services » qui requiert un niveau de compétence plus élevé. Cette problématique dépasse très certainement la seule prise en compte de la formation continue : il s’agit avant tout pour ces entreprises de faire évoluer leur modèle social et donc la gestion de leur main d’œuvre mais aussi leur image afin de capter une nouvelle clientèle.

Évolution des activités et des compétences

Dans les ateliers des centres-auto et des centres de réparation rapide, les prestations les plus demandées sont : les pneumatiques, l'entretien/ vidange, le freinage et l'échappement. Mais face à la montée de la concurrence et la baisse du marché de l’après-vente, les enseignes multiplient leurs offres de service.

Diversification sur l'ensemble des services automobiles
L’entretien de la climatisation
Cette diversification a été vécue comme étape préalable à l’introduction des prestations dites  de « diagnostic électronique ».
Diagnostic électronique
L’introduction de l’activité diagnostic électronique s’est faite progressivement, par exemple les centres Norauto proposent la réalisation du diagnostic électronique depuis 2005 et c’est seulement depuis 2008 que la réparation suite au diagnostic est proposée.
Mécanique
Simultanément à l’introduction de l’électronique, les centres développaient un nouvel axe : les interventions mécaniques telles que le remplacement de la courroie de distribution (Speedy, Feu vert.. .) et jusqu’à l’embrayage pour certains (Norauto par exemple). L’introduction de nouvelles activités s’est faite progressivement depuis 2006 pour Norauto et 2008 pour Speedy et Feu vert. Le développement des activités mécaniques se poursuit sur l’ensemble des enseignes et s’oriente vers : remplacement du liquide de refroidissement, réglage des phares, circuit de démarrage et FAP (filtre à particule)…
Révision pendant la période de garantie
Midas, suivi de près par Feu Vert, s’est positionné sur le marché de la révision pendant la période de garantie. Or ce marché, qui représente la première cause d’entrée dans les ateliers, était jusqu’alors « réservé » aux réseaux constructeurs (concessionnaires). Ce positionnement stratégique, considéré comme un « bras de fer » avec les réseaux des constructeurs, est permis grâce à la règlementation européenne. En intervenant sur ce champ d’activité, jusqu’alors réservé aux concessions, les centres auto tentent de capter un parc plus récent et donc une clientèle à niveau de revenus plus élevés (la clientèle d’acheteurs de véhicules neufs). Les autres centres auto et centres de réparation rapide tentent aussi d’investir ce marché qui suppose  de disposer de l’information technique, de développer des compétences appropriées et de le « faire savoir ».
La réparation ou le changement des vitrages
Cette prestation, proposée dans l’ensemble des réseaux, est organisée différemment selon les enseignes. Par exemple Norauto et Speedy ont développé un concept spécifique avec une organisation en interne : NorautoGlass ou SpeedyGlass. Speedy projette d’ouvrir des centres dédiés. Dans ces organisations, l’intervention est faite sur place avec des salariés de la structure. Feu Vert a opté pour une autre stratégie et s’appuie sur sa filiale Mondial Pare Brise : Feu Vert met à disposition ses locaux et un technicien Mondial Pare Brise se déplace sur le site du centre Feu Vert pour réaliser l’intervention.
Les pneumatiques
La plupart des centres avaient introduit le pneumatique dans leur activité depuis les années 90, mais l’évolution récente du marché du pneumatique et le développement de l’offre internet ont contraint les centres auto à se repositionner sur ce marché. Par exemple : les centres Norauto déploient depuis 2 ans une politique d’alignement des prix sur les tarifs des pneumatiques pratiqués sur internet afin de se positionner sur ce marché. Si la profitabilité des ventes est faible, les activités connexes (montage, équilibrage) sont rémunératrices.
Élargissement des réseaux commerciaux
Les flottes d’entreprises
Speedy a mis en place depuis 2000, un service spécifique à destination des flottes d’entreprises (SpeedyFleet) et propose des contrats spécifiques de gestion de l’entretien du parc automobile. La majorité des enseignes aujourd’hui se sont positionnées sur ce marché, soit par des accords « grands comptes » avec de grandes entreprises, soit par des accords commerciaux locaux pour la gestion de flottes VU (axe de développement de Roady par exemple).
Les ventes d’équipements en ligne
La plupart des réseaux proposent un service de vente d’équipements automobiles en ligne. Ce commerce s’est fortement développé dans les années récentes. Le premier produit concerné est le pneumatique. Fin 2009, les ventes de pneus sur internet représentaient entre 6 et 7 % des ventes de pneumatiques en France et environ 150 Millions de CA. Allopneus, principal acteur sur le marché national, réalise un chiffre d’affaires de 80 millions en 2009, soit une progression de 40 % sur un an. Face aux sites dédiés, les réseaux tels que Feu Vert, Norauto ou Speedy ont développé eux aussi leur canal de vente en ligne. La concurrence s’effectue d’abord sur le prix mais aussi sur les services que l’enseigne peut proposer directement si c’est un réseau ou en passant par des sites « partenaires » (point de livraison, montage et équilibrage du pneu…).
Nouvelles formes de mobilités
Norauto, leader des centres auto, se positionne sur le marché de la « nouvelle mobilité », en développant de nouvelles prestations (deux roues, véhicules électriques) et en investissant dans des sociétés développant des services de co-voiturage ou d’usage écologique des services de l’automobile. A ce titre, Norauto se positionne comme un acteur dans la réflexion prospective de développement des nouveaux services automobiles.