Prospective métiers
Maintenance VI
Contexte et éléments prospectifs
Lieu d’exercice de l’activité
L'activité de maintenance de Véhicules Industriels s'exerce principalement dans les réseaux des constructeurs : concessionnaires et agents VI. Les principaux constructeurs sont : Renault trucks, Mercedes, DAF, Volvo, Iveco, Man et Scania. Mais aussi dans des garages poids lourds des réseaux des distributeurs stockistes (ex : AD VI) ou des entreprises indépendantes hors réseaux. La maintenance VI s'exerce aussi directement chez les transporteurs, dans leurs ateliers intégrés. Les mécaniciens VI sont aussi nombreux dans les entreprises VI (de la concession VI au garage indépendant) que dans les ateliers intégrés des entreprises du transport.
Description de l’évolution du marché
Le parc poids lourds, en France, était évalué à 448 000 VI en 2010. Depuis 2009, le marché s'est considérablement dégradé : alors que les immatriculations se situaient autour de 50 000 VI vendus neufs en 2008, seulement 35 000 VI ont été vendus neufs en 2009 et le marché des ventes de VI demeure instable. Après une reprise des ventes en 2011 (47000 Immats VI neuves), le marché est resté fragile en 2012 et 2013 avec 43 000 Immatriculations de VI neufs.
Ce marché est étroitement lié à celui du transport routier de marchandises, dont le niveau d'activité reste tendanciellement à la baisse. L'activité transport diminue, en France, sous l'effet de l'ouverture de l'espace Schengen (depuis 2007, concurrence forte des pays de l'Europe de l'est), et de la progression du cabotage, d'autant plus dans un contexte de crise économique.
Face à la chute des ventes, les entreprises se sont adaptées :
- en diminuant leurs stocks de pièces détachées,
- en réintégrant des activités auparavant sous-traitées (préparation au contrôle technique, pose d'accessoires, carrosserie, vitrage...)
- en diversifiant leurs activités (VUL, réparation rapide, maintenance VP sur les flottes des clients transporteurs...)
- en déployant une démarche commerciale auprès des sociétés de transports ou des collectivités territoriales pour réintégrer dans leur atelier la maintenance des véhicules ou mettre à disposition de ces grandes entreprises des mécaniciens VI.
Dans un tel contexte, la concentration du secteur s'est accélérée sous la pression du développement de groupes de distribution ; et des constructeurs, qui pour certains d'entre eux visent à se séparer de leurs succursales.
Description de l’évolution de la réglementation
La réglementation européenne anti pollution Euro VI est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2014. Il s’agit de la sixième norme sur les émissions de polluants pour les camions et tracteurs depuis 1990. Les normes de plus en plus restrictives obligent les constructeurs de poids lourds à revoir régulièrement leurs motorisations. Pour atteindre ces objectifs, les constructeurs et les équipementiers développent de nouvelles technologies sur la combustion (gestion électronique de l’injection), les réglages moteur, le système de suralimentation (turbocompresseur), mais aussi directement sur les technologies post-traitement.
La réglementation européenne rend obligatoire un chronotachygraphe électronique pour tous les camions et tracteurs de plus de 3,5 tonnes mis en circulation depuis le 1er janvier 2006. Cet accessoire de contrôle vise à améliorer la sécurité des conducteurs en enregistrant une série de données liées à la conduite (chauffeur, localisation, temps de conduite, pannes, contrôles gendarmerie...). Ces équipements doivent être installés, vérifiés (étalonnés) par des professionnels (non vendeurs de VI) tous les deux ans.
Camions, tracteurs routiers, semis, remorques, tous les véhicules motorisés ou non dont le PTAC dépasse les 3,5 tonnes doivent être soumis à un contrôle technique. Depuis 2004, le contrôle technique est privatisé.
Technique
La technologie moteur des véhicules industriels est plus développée que celle des véhicules légers. Dans l'objectif de réduire la pollution de l'air (Euro VI) et d'optimiser les rendements moteurs (attente des transporteurs), la technologie VI a fortement recours à l'électronique : traitement informatique de l'injection de carburant dans le moteur ; automatisation des boites de vitesse ; nouvelle technologie de traitement des gaz d'échappement (EGR, SCR)... L'informatisation des systèmes se déploie par le multiplexage et la multiplication des boitiers électroniques.
Ces technologies se sont diffusées rapidement générant des difficultés d'actualisation des compétences des mécaniciens et techniciens poids lourds dans les entreprises.
De nouvelles motorisations : hybrides, électriques, au gaz se développent.
Sociodémographique
L’emploi dans le secteur du Véhicule Industriel s’est relativement maintenu "autour" de 23 500 salariés pendant la période de crise. Après un ralentissement en 2009 et 2010, l'emploi est reparti à la hausse depuis 2011, pour atteindre 23 750 salariés en 2012 (source Accoss). Trouver du personnel qualifié et pouvoir le garder est une difficulté majeure pour ces entreprises, de fait pendant la période de crise économique et de ralentissement de l'activité, la majorité des emplois a été maintenue grâce à des négociations d'entreprises et une recherche de nouveaux marchés.
État des lieux de l'emploi et de la formation
Descriptif quantitatif de l’emploi
- 80,5% des salariés travaillent dans un établissement de plus de 10 salariés.
- 13% ont plus de 55 ans (pour 10,8% Branche).
- 5% des salariés sont apprentis ou stagiaires (pour 5,5% Branche).
- Secteur peu féminisé : seulement 15,5% de femmes (pour 22,3% Branche).
- 88% des salariés sont en CDI (pour 85,6% Branche)
Mode de recrutement
En 2012, 60% des établissements de commerce et réparation de VI ont recruté (pour 33% des établissements de la Branche auto).
- 65% des recrutements étaient des créations de poste.
- 62% des recrutements concernaient les personnels d'ateliers (technicien, mécanicien).
- 92 % des embauches ont été signées directement en CDI.
Effectifs en formation
La filière de formation "Maintenance Véhicules Industriels" compte, en 2013/2014 :
- 912 en CAP,
- 3 015 jeunes en Bac Pro,
- 530 en BTS et
- 66 en CQP.
soit un total de 4 523 jeunes en formation dans la filière maintenance VI en 2013/14. Celà représente une baisse de 14% des effectifs sur les cinq dernières années (-17,5% sur l'ensemble de la filière auto).
Évolution des activités
Entretien courant
Pose et dépose d'éléments mécaniques
Diagnostic et intervention mécanique
Diagnostic et intervention électronique
Réfection d'organes
Activité | Évolution des activités |
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Montage d'équipements en seconde monte
Activité | Évolution des activités |
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Préparation aux contrôles périodiques des véhicules et équipements
Activité | Évolution des activités |
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Les véhicules industriels et autres Bus et Cars sont soumis à une réglementation très stricte. Ils subissent des contrôles périodiques tous les ans pour les VI et tous les 6 mois pour les bus et cars ; à cela s'ajoutent les contrôles des équipements auxiliaires (hayons, palettes PMR, grues...). Tous ces contrôles requièrent une méthodologie et des connaissances associées particulières. |
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Qualifications
Ouvriers - Employés
Maîtrise
Cadre
Problématiques emploi/compétences et réponses de la Branche
Thématiques et offres de formation continue
Références, téléchargement
Ce document a été réalisé avec la collaboration de Philippe TARDY, responsable produit Véhicule Industriel au GNFA.
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