Prospective métiers
Maintenance Moto
Contexte et éléments prospectifs
Lieu d’exercice de l’activité
L'activité de maintenance moto s'exerce principalement dans les concessions moto, qui sont généralement multimarques (excepté Harley Davidson et BMW qui distribuent sous contrat d'exclusivité de marques). Les concessionnaires multimarques distribuent le plus souvent une marque japonaise (Honda, Yamaha, Kawasaki) et une autre marque en appui. Certaines concessions peuvent distribuer plusieurs marques (en général 2 ou 3), sur des plus petites marques en termes de part de marché.
L'activité de maintenance moto peut se pratiquer aussi auprès d'entreprises indépendantes spécialisées dans la réparation de moto qui peuvent proposer une pluriactivité (motoculture, plaisance, scooter, cycle ...) ou auprès d'accessoiristes franchisés (de type Dafy, Moto expert) dont l'activité principale est la vente d'accessoires motocycles mais qui proposent aussi un service de montage.
Une part importante du marché de l'après-vente moto échappe aux professionnels car le do-it-yourself y est très élevé : près d'un motard sur 2 entretient lui-même son véhicule. Parmi ceux qui font appel à un professionnel : 63 % fréquentent la concession, 21 % le garage moto indépendant et 16 % les réparateurs rapides ou accessoiristes (Source Gipa).
Description de l’évolution du marché
Le parc moto est estimé à 2,2 millions de véhicules en France dont 58 % sont des motos de + 125 cm3. Pour le parc des motos, Honda et Yamaha totalisent près de 50% du parc, suivent, dans une moindre mesure, Suzuki et Kawasaki.
Entre 1996 et 2007, le marché a été en très forte progression sous l'effet de l'équivalence des permis A/B et de la densification de la circulation automobile. Le deux roues motorisé devenant un moyen de déplacement plus utilitaire. Mais depuis 2008 le marché s'est considérablement dégradé, réagissant fortement à la crise économique. Alors que sur la période 2002 / 2008, les immatriculations augmentaient en moyenne de 7 % par an, entre 2008 et 2009 elles ont chuté de 16 %, puis de 9 % en 2010 et la baisse s'est poursuivie en 2011 (-7%). Depuis 2008, toutes les cylindrées diminuaient, mais en 2011 les motos = et < 125 cm3 ont fortement chuté (-18%) sous l'effet de la crise économique et de la formation obligatoire pour conduire ce véhicule ; alors que les motos > 125 cm3 ont enregistré une remontée de +4% (source : officiel du motocycle).
La dépense annuelle moyenne pour l'entretien de la moto diminue : elle est passée de 424 € à 328 € entre 2008 et 2012. Le marché est en baisse sous l'effet de la conjoncture, de la progression du "do it", de l'arrivée de nouveaux acteurs (accessoiristes) et du développement internet comme circuit d'achat de pièces (18 % des pièces et accessoires achetés par internet en 2011) mais aussi comme appui technique (20% des motards ont recours aux réseaux sociaux pour entretenir leur véhicule et trouver des informations techniques).
La baisse des ventes de motos neuves et l'évolution technologique des motorisations (objectif 100 000 km) contribuent au vieillissement du parc moto (6,9 ans en 2005 et 8,9 ans en 2012, source Gipa). De plus, les motos roulent moins : le kilométrage au compteur est passé de 36 376 km en 2005 à 29 484 km en 2012 (source Gipa). La moto vieillit, son conducteur aussi : l'âge moyen du motard est passé de 36,6 ans en 2005 à 40,4 ans en 2012 (et celui du conducteur de scooter a progressé de 8 ans). La part des cadres a doublé parmi les utilisateurs de scooters (9% en 2005 et 21 % en 2012) montrant une évolution dans l'usage du deux roues motorisé et un développement de son caractère « utilitaire ». Or les comportements d’achat et d’utilisation sont différenciés entre le motard qui achète une moto « par passion de la moto » et le conducteur de scooter 125 qui évoque comme principale raison d’achat de « fuir les embouteillages ». Ce « motard utilitaire » est, en effet, plus souvent urbain et automobiliste (de marque premium) et induit des changements quant au service et à la relation clientèle (accueil et relationnel, efficacité et rapidité d’intervention en SAV).
Description de l’évolution de la réglementation
L’équivalence des permis A et B a contribué au développement du marché, mais l’obligation d’une formation de 7 heures préalable à l’achat d’une moto 125 cm3 en 2011 a fait chuter ce marché.
Les pouvoirs publics visent à réduire l'empreinte écologique des véhicules motorisés, y compris de la moto qui est assujettie à la règlementation européenne environnementale qui abaisse régulièrement les seuils maximum pour les rejets des véhicules roulants neufs et ainsi contraignent les constructeurs à faire évoluer leur motorisation.
Technique
La maintenance moto évolue dans deux directions relativement à la technologie des véhicules et au vieillissement du parc :
- Contrairement à l'automobile où l'introduction des nouvelles technologies utilisant l'électronique s'est faite progressivement depuis 15 ans, la moto a subi un passage rapide de la carburation à la gestion électronique, ces six dernières années. La moto a, en effet, évolué sous l’effet des nouvelles attentes des consommateurs en matière de motorisation, de sécurité, d’équipements de confort (ABS, anti-patinage des roues, multiplication des témoins d’alerte de sécurité) et de respect de l’environnement faisant écho à la réglementation européenne en matière de norme anti-pollution (injection, moteur à 4 temps, pot catalytique). L'évolution technique récente conduit les mécaniciens moto à intervenir sur des équipements électroniques qui requièrent des outils de diagnostic.
- Le vieillissement du parc moto induit le développement de nouvelles activités d'usure dans les ateliers (ex : amortisseurs, disques de freins ...).
Le mécanicien moto est un généraliste (mécanique, électricité, carrosserie).
Sociodémographique
Au cours des décennies 70 et 80, l'emploi dans les entreprises du commerce et de la réparation de moto évoluait "autour" de 9 000 salariés en fonction de la conjoncture économique. A partir du début des années 90, l'emploi salarié a fortement augmenté et particulièrement dans les années 1995 à 2001 (effet de la réglementation de l'équivalence des permis A et B et l'élan économique qu'elle a suscité). Ainsi, entre 1994 et 2007, l'emploi salarié a augmenté de + 51,2 % dans ce secteur pour atteindre 13 600 salariés en 2007.
Cette tendance tend cependant à s'infléchir sur la dernière période : -3,3 % de salariés en 2009 et -3,9 % en 2010, soit près de 500 salariés en moins en 2010. Cette baisse des effectifs peut être en partie corrélée à la progression des entreprises de zéro salarié et en particulier sous le statut d'auto-entrepreneurs (325 créations d'auto-entreprises en 2011).
État des lieux de l'emploi et de la formation
Descriptif quantitatif de l’emploi
- 75,4 % des salariés travaillent dans un établissement de moins de 10 salariés.
- 28,3 % des salariés ont moins de 25 ans. L’âge moyen est de 32,2 ans, soit l’âge moyen le plus jeune de toutes les activités de la Branche. En outre, les séniors y sont très peu représentés (5,9 % de salariés de 55 ans et plus contre 9,2 % pour la Branche).
- 12,6 % des salariés sont apprentis ou stagiaires. Cette pratique est particulièrement élevée dans les entreprises de moins de 5 salariés.
- Moins de femmes présentes dans ce secteur d’activités que dans celui du Cycle (20,3 % contre 23,4 %), ainsi que dans l’ensemble de la Branche (23,1 %).
Mode de recrutement
En 2012, 28% des établissements de commerce et réparation de motocycles ont recruté (pour 33% des établissements de la Branche auto et 25% des établissements de la réparation automobile) ; soit 4 % des recrutements réalisés dans la Branche. 31 % des personnes recrutées ont moins de 25 ans.
Le secteur de la moto se caractérise par un turn-over important : avec un volume d'embauches important (le nombre d'embauches/effectif salariés est de 12 % dans le secteur de la moto, contre 9 % dans le CRA) et un nombre de départs qui reste très élevé (le nombre de départs / effectif salariés est de 12 % dans la moto contre 8 % dans le CRA).
Effectifs en formation
La filière Motocycles compte :
- 1 028 jeunes en CAP MVA opt. moto,
- 15 jeunes en MC,
- 2 491 en Bac Pro MVA opt. moto,
- 45 jeunes en CQP (TCM et TEAVM),
- 169 jeunes en BTS AVA opt. moto.
Soit un total de 3 748 jeunes en formation dans la filière Motocycles en 2012/2013.
La baisse des effectifs en formation dans la filière concerne avant tout l’apprentissage : -32% entre 2007 et 2012 (régulation du marché) ; alors que les effectifs sous statut scolaire enregistrent une légère baisse en 2012 après quelques années de progression (attractivité des formations).
Évolution des activités
Entretien courant
Activité | Évolution des activités |
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Diagnostic et intervention mécanique
Diagnostic et intervention électronique
Réparation suite accident
Activité | Évolution des activités |
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Les qualifications
Ouvriers - employés
Maîtrise
Problématiques emplois/compétences et réponses de la Branche
Thématiques et offres de formation continue
Références, téléchargement
Ce document a été réalisé avec la collaboration de Frédéric BOS et Jean-Marc BELHEURE, Experts Maintenance Moto au sein du GNFA.
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